mardi 17 octobre 2017

Ophélie


Je suis ce qu'on appelle "Queue-de-vache", cette sublime nuance assez indescriptible qui débute par du brun aux racines, se poursuit par du roux (du plus foncé au plus clair à mesure qu'on avance en longueur) et s'achève par du blond sur les pointes. Aujourd'hui on appellerait ça Tie&Dye, à l'époque on nommait ça beaucoup plus simplement : moche.
Évidemment ma première coloration fut précoce mais à 15 ans j'arpentais encore la vie
avec ma couleur naturelle, dont l'effet queue-de-vache se trouvait accentué par des cheveux trop longs (oscillant entre mi-dos et bas du dos en fonction de la saison) et sans coupe
(à la sauvage, quoi).
Niveau look, j'affectionnais tout particulièrement la panoplie du parfait petit routier: bombers Schott (avec le scratch cousu par ma mère pour pas qu'on me le vole), jean Levi's 501 et Caterpillar aux pieds, j'étais au paroxysme de ma féminité naissante.
Malgré tout, et parce que ma poitrine avait enfin décidé de faire son apparition fulgurante, j'arborais pour la première fois des crops tops ajustés et de couleurs assez improbables
(vert anis ou encore violet-mamie), et je m'essayais au maquillage avec beaucoup trop de mascara pour souligner mes prunelles miel (ouais c'est pas vraiment marron ni totalement jaune, alors disons miel, c'est plus poétique). Bref, j'étais au max de mon potentiel séduction.

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